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452 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
Le clergé, de Saint-Germain-l'Auxerrois avait coutume, sous l'ancienne monarchie, de parcourir, le jour de la Fête-Dieu, les rues qui conduisaient de l'église au Louvre. De splendides repo-soirs étaient dressés sur le chemin de la procession; en outre, les plus belles tentures du mobilier royal étaient étalées, à cette occasion, sur le passage du saint Sacrement. L'habitude s'introduisit, à la fin du règne de Louis XV, d'imprimer chaque année la description des tentures exposées. Ces notices «sont remplies de détails précis sur les belles suites du garde - meuble. Malheureusement elles ont eu le sort de toutes les publications d'actualité. Dès le lendemain de la cérémonie, on n'en prenait plus souci; aussi ces catalogues sont-ils de toute rareté. Nous en connaissons à peine cinq ou six datant de la fin du siècle. En 1790, on imprimait encore la description des tapisseries tendues aux environs du Louvre le jour de la Fête-Dieu, comme le prouve une notice récemment acquise pour la bibliothèque de la ville de Paris.
D'autres imprimés donnent la description des suites étalées dans les cours cles Gobelins dans des circonstances analogues. On remarquait encore récemment, le long des bâtiments intérieurs de la manufacture, des crochets destinés uniquement à la suspension des tentures. Nous avons vu des crochets n'ayant pas d'autre emploi dans les grandes rues de certaines villes de province. Us sont généralement fixés au-dessous des fenêtres du premier étage. Cette coutume était si répandue et si populaire qu'en pleine révolution, le jour de la Fête-Dieu de 1793, les dames de la halle s'insurgeaient contre les propriétaires du quartier qui n'avaient pas décoré leurs façades sur le passage de la procession.
Au xviii0 siècle, la fabrication des tapisseries françaises est presque entièrement concentrée à Aubusson et dans les localités environnantes. Nous avons passé en revue, dans un autre chapitre de ce livre, les manufactures contemporaines de la Flandre française el. de la Lorraine. Aucune d'elles ne saurait être comparée, sous le rapport de l'activité et de la vitalité, à ces ateliers provinciaux qui ont su résister jusqu'à nos jours à toutes les causes de décadence et de ruine sous lesquelles ont succombé tant d'ateliers autrefois glorieux et prospères.
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